L’amphithéatre des trois Gaules

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Vue aérienne

Les amphithéâtres apparaissent dans l’empire romain au Ier siècle av. J.-C. D’abord en bois, rapidement supplanté par la pierre, ce type de bâtiment se répand très vite dans tout l’empire. On y représentait des combats de gladiateurs, des chasses, ou même, parfois, des combats navals. Le plus célèbre reste le Colisée de Rome, construit par Vespasien. En France, les arènes de Nimes, ou encore l’amphithéâtre de l’Arles antique figurent parmi les mieux conservés.

En bas des pentes de la Croix-Rousse

L’amphithéâtre de Lyon se situe au nord de la presqu’île, au bas des pentes de la Croix-Rousse. Cette partie de la presqu’île avait pour toponyme « Condate » et ne faisait pas administrativement partie de la cité de Lugdunum. Le quartier au nord-ouest des Terreaux formait sans doute la zone la plus plus densément peuplée de la presqu’ïle, ayant à proximité l’autel du sanctuaire fédéral des trois Gaules, ainsi qu’une voie importante de communication : la voie du Rhin (actuelle montée des Carmélites). L’urbanisation de ce quartier aurait débuté aux alentours de -10 av. J.-C. : présence d’entrepôts, d’habitations et d’artisanat (potiers).

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Le plus ancien de Gaule

Datant de 19 ap. J-C, et selon son inscription dédicatoire, financé par Caius Iulius Rufus, prêtre fédéral de Rome et d’Auguste, cet amphithéâtre est le plus ancien de Gaule (en comparaison les amphithéâtres d’Arles et de Nîmes datent de la fin du Ier s. ap. J-C.). L’amphithéâtre était, à l’origine, uniquement destiné aux délégués de l’assemblée des Trois Gaules. Ce qui explique son emplacement à proximité de l’autel fédéral, sur la rive opposée à la cité. Sa capacité fut toutefois augmentée sous le règne d’Hadrien, entre 130 et 136, pour accueillir le public lyonnais.

En 177, sous le règne de l’empereur Marc-Aurèle, c’est à ce lieu que l’on associe le martyr des premiers chrétiens : parmi un groupe de 48 chrétiens persécutés, dont l’évêque Pothin, originaire de Syrie, et une esclave nommée Blandine, certains sont en effet livrés aux bêtes en public. D’autres sont décapités ou meurent torturés en prison. Cet épisode, retenu comme fondateur du christianisme en Gaule romaine, est relaté dans une des lettres « des Églises de Lyon et de Vienne aux Églises d’Asie et de Phrygie » d’Eusèbe de Césarée.

Caractéristiques

Visible sur les deux tiers de sa superficie, l’amphithéâtre est constitué d’une arène centrale elliptique où se déroulaient les jeux et les combats. L’arène est entourée d’un caniveau et de la cavea composée du podium, qui comportait des gradins marqués au nom des soixante peuples gaulois représentés. Dans le grand axe, on peut remarquer les restes d’une galerie d’accès comportant un large couloir central entouré, de part et d’autre, par deux couloirs latéraux plus restreints. Au sud-ouest, se trouvait la tribune d’honneur, et en dessous, plusieurs salles à usages divers : vestibule, vestiaire, salle de garde, sanctuaire pour les gladiateurs…

L’amphithéâtre redécouvert

L’amphithéâtre est présent sur les plans anciens de Lyon, par exemple sur celui de 1767 ou de 1789. Dans les années 1860, les travaux de construction du funiculaire de la rue Terme en détruisent la partie Est.

Il faut cependant attendre les années 1960 et 1970 pour que des campagnes de fouilles révèlent plus concrètement les vestiges de l’édifice. Il sera ainsi conservé dans un enclos au pied de l’ancienne Ecole Nationale des Beaux Arts.

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